mercredi 22 octobre 2014

Palme d'Ólöf Arnalds : Palme douce...

Palme d'Ólöf Arnalds : Palme douce...
Non, l'industrie musicale islandaise ne se résume pas à Bjork, au sein de ce état insulaire se cache une folk rêveuse incarnée par une certaine Ólöf Arnalds qui a sorti fin septembre son quatrième album. Chamau en fait l'analyse.






Chamau

Il y a quatre ans, je découvrais Ólöf Arnalds, chanteuse de folk dont la voix haut perchée et ses rêveries décalées nous faisaient voyager non loin d'une Kate Bush et dont les origines (islandaises) nous faisaient évidemment penser à une certaine Bjork. Mais au-delà de cet héritage, c'est avant tout par sa musique douce-amère, la quiétude mélancolique de ces textes que l'artiste a sue s'imposer à moi comme l'une des curiosités les plus attachantes de ces dernières années. Depuis  Innundir skinni, un disque remarquable et poétique qui aura rencontrer quelques échos Arnalds a fait son chemin. Après un troisième opus (entièrement anglophone) sorti il y a un an la voilà déjà de retour avec Palme, un album qui si, il reste dans la même démarche esthétique que jadis marque une certaine rupture dans sa discographie.

Dès le premier titre, Turtledove – sensible et touchant – l'évolution musicale d'Ólöf Arnalds transparait. Cette dernière délaisse les guitares acoustiques pour une orchestration plus riche, moins minimaliste à grand coup de violons, de piano et de percussions. La musique y est plus sensitive, plus organique, presque tribale. Mais la chanteuse ne s'est pas pour autant renier et sa voix si singulière n'est jamais intoxiquée par des arrangements trop lourds, ou trop grandiloquent. Au contraire, ce nouveau parti pris se conjugue tout à fait avec ce qu'a toujours défendu Ólöf Arnalds artistiquement : une certaine délicatesse et une approche très primaire de la musique, proche des forces naturelles, de la terre. L'incursion de quelques éléments électroniques (sur Half Steady par exemple) sont, quant à eux, tout à fait indolore. Ni gadgets ni envahissants, Ils s'accordent bien avec l'ensemble. Une question d'équilibre que l'artiste a parfaitement réalisé.


Album court (seulement huit chansons), Palme se distingue par la cohérence de son ensemble et sa pureté, mais aussi par quelques très jolies chansons. Hypnose, qui porte très bien son nom, plonge dans une ambiance dont il sera difficile de se défaire, Defining Gender surprendra les connaisseurs par ses rythmes légèrement Bossa', lorsque Patience et ses chœurs bouleversant vous prendra aux tripes par les aigus tendues et fragiles de la chanteuse. Chaque morceaux est une invitation au voyage et malgré l'aspect un brin monochrome des titres ce dépaysement est suffisaient rare dans la chanson actuelle pour ne pas s'en priver.


Comme à chaque fois chez Ólöf Arnalds, son album est un lieu, une maison qui se vêtit et se remplit progressivement devant nos yeux de petites sensations musicales successives. Un instrument, une note, un silence Olof Arnalds nous accueille, nous prend par la main. Sa musique n'interpelle pas, n'agresse pas, c'est à la fois sa vertu et sa limite. Dans tous les cas Ólöf Arnalds réussis une nouvelle fois à nous bercer comme la douce conteuse qu'elle a toujours été et apporte ce qui parfois manque à chacun d'entre nous : un peu de bienveillance...

7/10

Chamau

Nous ne sommes ni des donneurs de leçon, ni le glaive infaillible du bon goût, il ne s'agit là que d'un avis subjectif. Nous avons tous une vision de la musique différente, avec des gouts et des priorités différentes. N'hésitez pas à laisser des commentaires afin d'enrichir le débat, toute critique est bonne à prendre ! 

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