vendredi 10 octobre 2014

Strut de Lenny Kravitz : Épaté mais pas touché.

Strut de Lenny Kravitz : Épaté mais pas touché.
Trois ans après Black and White America Lenny Kravitz sort Strut, un album plutôt bien accueilli par la presse et le public. Kravitz est-il au sommet de ses possibilités ? Pour Chamau il manque encore quelque chose...






Chamau

Il a du talent Lenny Kravitz ! Multi-instrumentiste, song writer infatigable, voilà déjà 25ans qu'il parade dans les charts du monde entier. Après 38 millions de disques vendus dans le monde et des centaines de concerts où l'artiste aura su démontrer tout son sens du spectacle Lenny Kravitz compte bien montrer qu'à aujourd'hui cinquante ans, il n'a rien perdu de son énergie. Quoi de mieux qu'un nouvel opus pour le prouver ? Voici donc Strut son dixième album.

« You killed a love that was once so strong/ With no regret to what you did wrong/ Should I stay and fight?/ Can we make this right?/ You look through me like an open door/ Do I exist to you anymore?/ 'Cause when I'm talking to you there's someone else that you're hearing/ I gave you all the love I had/ And I almost gave you one more chance/ Then you put one in the chamber/ And shot my heart of glass/ This time will be the last/ You played your game, used me like a pawn/ Check mate you're done and then you were gone/ Did I move too fast?I thought we would last/ Now that you're through I can feel your soul/ Where there was love lies an empty hole/ 'Cause when I make love to you there's someone else that you're feeling/ I gave you all the love I had/ And I almost gave you one more chance/ Then you put one in the chamber/ And shot my heart of glass/ This time will be the last/ » The Chamber – Strut – Lenny Kravitz

Écrit et majoritairement composé par l'artiste lui-même (hormis la chanson Ooo baby baby, une reprise de la chanson de Smokey Robinson qui clôt le disque) Strut revient à un son résolument plus funk, plus soul, parfois New-Wawe en tout cas plus organique. Laissant de côté l'électro, et les machines qui envahissent trop souvent (et pas toujours de manière très justifiée) les studios de d'enregistrement. Très vigoureuses, sensuelles, très charnelles, les chansons font dans la surenchère et savent se faire apprécier avec de bons baffles, en particulier le premier single The Chamber extrêmement réussi. Dansant, et rythmé l'album se révèle assez galvanisant... Un objet festif et toujours très référencé (un véritable hommage aux années 60-70)... Pour ne pas dire trop (on connaît le goût de Kravitz pour les rifts de guitare un peu trop calqués sur ceux de ses collègues). Dans le fond, l'album parle d'amour et n'hésite pas à aller vers des horizons plus libidineux, tel que sur Sex (assez explicite mais pas sordide) qui sera faire fondre les plus irascibles d'entre nous.

« I feel the flames of your fire and it’s burning my heart/ Girl, you’ve got game and my number, and it ain’t gonna stop/ Hold me, love me/ Call my name,/ I just want you to feel me/ Breathe me, tease me/ Can’t control how/ I feel when you’re near me/ I can’t do nothing about it/ Got that feeling comin’ over me (Sex, sex, sex) Girl, love is the only remedy (Sex, sex, sex) » Sex – Strut – Lenny Kravitz

Et Pourtant ! Inspiré, débordant d'énergie et fulgurant dans sa maîtrise instrumentale Lenny Kravitz devrait nous prendre, nous emporter et il n'en est rien. Tout est si bien fait qu'on assiste plus à une sorte de démonstration qu'à un véritable album. Kravitz agite ses assiettes au dessus de notre tête avec aisance et dextérité, mais l'on reste à 35. C'est impressionnant, c'est limpide, mais cela reste un peu loin de nous : épaté, mais pas touché. Cette musique qui pourrait nous happer car elle est gorgée de tout ce qu'on aime, de tout ce qu'on aimerait retrouver en musique, a l'allure mais pas le suc de ce dont elle s'inspire. On aimerait sentir davantage de vécu, de profondeur... ce qui chez James Brown (l'un des pairs de Kravitz) se faisait sentir... Une énergie dans la danse et dans le chant qui était exutoire et pas simplement une posture. Au final, on se sent mis en retrait. C'est peut-être ce qui a toujours était le problème du chanteur, transmettre la même force qu'il sait mettre sur scène sur un disque studio et si l'album en lui même remplit le cahier des charges il ne touche pas, et l'émotion (au sens large) doit rester le principal critère pour juger de la qualité d'un disque.

« Baby do you know who I think you are?/ You are a dream, you are a star/ So let it out, bringing home a scene/ And show the world exactly what you mean/ Baby strut/ Let me see you walk, strut/ Let your body talk, strut/ Show me how you work, strut/ When you lay it down, how you hurt me so/ No need to stop, baby go, go, go/ You are a freak of nature by the way you move/ Just be yourself, you got nothing to prove/ Baby strut/ Let me see you walk, strut/ Let your body talk, strut/ Show me how you work / This is a chance for you to go berserk baby » Strut – Strut – Lenny Kravitz

C'est évidemment une question de point de vue, je n'ai pas la vérité absolue sur la question, il n'empêche que ce disque manque de relief, de ce petit quelque chose qui prend aux tripes. Cela dit, pour peu que l'on voudrait danser, s'amuser ou si, simplement, on est sensible à l'éventail des capacités de l'artiste, ce nouvel album sera un investissement personnel tout à fait satisfaisant. Comme dit plus haut, il a du talent Lenny Kravitz ! Il a le corps, il a l'esprit... On aimerait juste un peu plus de cœur.

5/10

Chamau

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2 commentaires:

  1. Je pense qu'il a surtout tout dit dans ses premiers albums .... mais ça n'engage que moi!! ;)

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    1. Bon ben au moins c'est clair ^^ Merci d'etre fidele au poste :)

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