lundi 1 février 2016

Let it Glow de Rover : Rude...

Let it Glow de Rover : Rude...
Son premier disque avait fait de lui la révélation rock de 2012. Il sort en 2015 un disque qui n'a pas laissé la critique indifférente. Mérite t-il sa nomination aux Victoires ? Verdict







Il avait mis tout le monde d'accord avec son premier disque et l'incroyable Aqualast qui nous donnait à voir ses grandes qualités de compositeur mais aussi une voix à l’élasticité hors-normes passant aisément du grave à l’aiguë. Suite à cela Rover aura prit son temps avant de dégainer un second opus qu'il voulait moins scolaire. En 2015 sort donc, trois ans après son premier essaie Let it glow, chez Cinq7 album conceptuel, noir et difficile d'accès, réalisé dans des conditions toute particulière.

« All my tears / Are all my fears / Smile again /Oh is what you say / As you break my heart inside for so much more / You wake up the sound / You wake up the sound , again / As i wake up from the grave / I'm way alive/ As i make my way outside/ Let it glow, I/ As a wake up from the dark / From pain inside /as I brake my way outside / Let it glow » Let it glow – Let it glow - Rover

En effet pour son nouveau disque le chanteur aura fait la démarche de travailler dans un ancien internat reconvertie en studio analogique (délaissant le numérique faisant légion dans l'industrie musicale d'aujourd’hui). Ce qui fait que les arrangements de Rover se nourrissent des asperités et des « son-accidents » qui l'ont entourés durant la réalisation du disque, du coup l'album n'a pas l'aspect lisse et monochrome des productions actuelles. Let it glow à donc une grande profondeur musicale, fourmillants de détails (si bien qu'il faudra presque une écoute au casque pour percevoir toute sa richesse). Ce travail analogique donne également au disque une couleur retro toute particulière, Rover peut donc naviguer dans les flots d'un rock des années 70 particulièrement assumé. Tout cela offre a l'album une ambiance singulière, crépusculaire et rude flairant bon l'essence et le cuir. La puissance du parti pris musicale fait que la voix de Rover (tout aussi juste que sur son premier disque si ce n'est davantage) est presque mis au second plan. Le disque semble avant tout une invitation au dépaysement où l'on cherche l’ambiguïté et le curieux, nous en voulons pour preuve ses textes parfois sombres parfois sensuelle (sur Call My name et son final prodigieux) mais en grande majorité un peu abscons. Il faudra se laisser conduire pour apprécier réellement l'album qui, il faut bien le dire, ne se rend pas très accessible.

You promised everyone you'd never come back / Uprising feelings in a tear / You stroke me hard felt like a stab in the back / Oh my, darling oh my / It used to burn me when the pendulum rung / Could you fake as you talk too loud / To prove her / That's nothing's in your heart. Call my name – Let it blow - Rover

Il y a en effet beaucoup d’éléments qui font obstacles a l’appréciation du disque. La musique est si vaporeuse qu'elle finit par manquer de matière, on cherche désésperement une mélodie aussi implacable qu'Aqualast, quelque chose de vraiment saisissant qui pourrait être un petit phare dans la brume volontaire du disque. Au même titre les voix de Rover, soit redoublé ou en réverbération sur l'ensemble du disque, fait que son interprétation (qui ne manque pourtant pas de puissance) manque d'ancrage, de tellurique… d'humain en sommes. En priviligiant l'éthers et pas assez la terre l''album finit par être complètement impalpables. On y compte pourtant de vrai réussite tel qu'Along (extrêmement inquiétante et enveloppante) ou le magnifique final In the End très contemplatif et porteur d'une belle urgence, des morceaux qui paradoxalement ne sont pas les plus compliqué, preuve que la simplicité a parfois du bon.

« Some need, some need smiles / Some need, some need smiles / Some need, some need to sail away when it dies / Some need to say prayers when it breaks » Some Need – Let it glow - Rover

Raffiné mais maniéré Let it glow irrite et charme par la force cinématographique de ses chansons sans pour autant sortir complètement de l'image. L'album étonne sans pour autant convaincre totalement faute, la faute, peut-être, au trop plein d'intentions du chanteur parasitant l'écoute de l'auditeur. Rover apparaît comme un surdoué qui après un premier disque d'enfant bien élevé semble passer du côté de l'adolescent dans tout ce qu'il a de fougueux et d'agaçant, peut-être aurons-nous droit à l'adulte assagie pour le troisième ? Ce sera à lui d'en décider.

6/10

3 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Un article intéressant bien que je ne partage pas votre point de vue, mais le comprends néanmoins.
    Personnellement, j'ai adoré le premier opus de Rover, mais je trouve "Let it Glow" tout aussi bon, voire meilleur que son aîné: moins de timidité, plus d'audace, de maturité, voix mieux maîtrisée et moins démonstrative, musique plus épurée, une plus grande place accordée à l'expérimentation et à l'accidentel, et également davantage de cohérence: bref, un album bien plus abouti!

    Contrairement à vous, je préfère de loin l'adolescent fougueux, quand bien même serait-il parfois un peu agaçant (cela le rend encore plus attachant!), à l'enfant poli, et cette évolution naturelle de l'artiste, évolution qui au demeurant ne m'a pas du tout étonnée, laisse augurer de très belles choses pour l'avenir.

    Et puis, on ne va tout de même pas lui reprocher d'être un vilain garnement surdoué, non? Cela nous change agréablement de la médiocrité et de la fadeur de la musique jetable qui règne en maître un peu partout. Rover, lui, a le mérite de nous tirer vers le haut!
    Quant aux textes, ils sont certes parfois un peu abscons à première vue, mais je préfère cela à l'immédiateté et au superficiel: un peu de profondeur, de mystère et de place laissée à l'imagination de l'auditeur, c'est bien aussi, et c'est ce qui est beau dans l'art!
    De plus, faut-il vraiment tout comprendre des paroles pour saisir l'émotion et l'intention de l'interprête?

    Personnellement, il y avait longtemps qu'un artiste français ne m'avait pas autant touchée et offert d'aussi belles surprises musicales. Mes oreilles lui disent donc merci!

    En revanche, ce qui me gême dans cette chronique, ce ne sont pas nos regards différents sur ce disque, chacun étant libre d'apprécier ou non une oeuvre musicale, non, c'est le nombre assez incroyable de fautes d'orthographe, de ponctuation et même de vocabulaire ("flairant bon" au lieu de "fleurant bon"!!!) qui gâchent le plaisir de la lecture. Ne le prenez pas mal, mais c'est dommage car cela ne fait pas très sérieux dans un article par ailleurs bien argumenté, alors, s'il-vous-plaît, pensez à vous relire avant de publier!

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