Hotel
Impala de Baloji : Du Congo à la Belgique...
Aujourd'hui,
Renoir nous fait remonter en 2008 pour évoquer un album rap (mais pas que) qui l'aura fortement marqué Hotel Impala, un premier
disque pour son auteur Baloji qui laissait déjà présagé de très
belles choses.
Renoir |
Baloji
est un auteur compositeur interprète classé comme rappeur.
Seulement voilà ce n'est pas qu'un rappeur. Il est inclassable et
brasse différente influence et c'est pour cela qu'il est
unique. J'avais tenté à plusieurs reprises d'écouter du Rap
mais j'avoue que souvent le fond et la forme me déplaisaient
particulièrement. La Musique et les paroles étaient parfois très
pauvres et, surtout, je n'appréciait pas le côté
pseudo-révolutionnaire du genre « je crache volontiers sur le
système mais d'un autre côté, j'en profite un maximum » .
Chez Baloji, c'est autre chose. Une posture, pas une imposture.
"
j'ai beau fermer les yeux, j'ai encore ses visions de corps/De corps
avachis sur le sol de la route de la perdition/Et j'ai beau hurler
comme après ma circoncision je suis entouré de fantômes ou est-ce
la mort qui fait apparition?" Tout ceci ne nous rendra pas le Congo – Hotel Impala – Baloji
Voici donc Hotel Impala, premier album de Baloji sorti en 2008 (il en sortira deux autres après). Musicalement, l'artiste a absorbé puis digéré différents styles. Le Rap bien sur pour l'élocution du texte mais aussi la Soul, le Hip-hop, le Slam, le Funk, L'Afro-beat, jusqu'au Jazz, ce qui donne une orchestration d'une grande richesse. Quant aux paroles, certes elles parlent de la prison, de la violence, de l'exil, de l'identité mais avec style et élégance : l'approche est différente. C'est donc d'autant plus percutant!
Dans
cet album, les différentes plages ne sont pas vraiment séparées
les unes des autres en tant que telles. Tout l'album raconte la vie
de Baloji depuis son départ du Congo (ex colonie Franco-Belges pour
faire court) jusqu'à la Belgique (c'est un album concept non loin du
Lipopette Bar d'Oxmo Puccino). Il y parle de sa difficulté
d'adaptation et de la délinquance notamment dans la chanson « Le
reste du monde » . Parmi les autres titres forts du disque on
compte « Tout ceci ne nous rendra pas le Congo » (chanson
fleuve de plus de six minutes) et Ostende Transit avec cette
magnifique phrase : "Mais on dit que la vie ne promet que
la mort Elle m'a promis la musique et un putain de transport".
"Pour
ne plus jeter ma colère comme un projectile éviter la délinquance
puérile Mais faire sentir à un gamin qu'il est différent C'est
l'obliger à ce voir différemment mais les psychologues se trompent
Si tu manques d'assurance, on te prend pour Forrest Gump Génération
Club Dorothée Reste sur le bas côté pour se faire dorloter
Assister mais tout peut se gâter, car forcés A réussir là où les
ainés ont raté" Le reste du monde – Hotel Impala – Baloji
Je
ne vais pas raconter toute son histoire car cela serai gâcher ce
formidable disque; Ecoutez-le car il raconte l'hier, l'aujourd'hui et
malheureusement le demain. Car "le futur se conjugue comme
l'imparfait"... Voilà camarades blogueurs la messe est dites.
Et maintenant qu'est-ce qu'on fait ?
PS:
dans son écriture les majuscules viennent rarement après un point.
8/10
Renoir
Nous ne sommes ni des donneurs de leçon, ni le glaive infaillible du bon goût, il ne s'agit là que d'un avis subjectif. Nous avons tous une vision de la musique différente, avec des gouts et des priorités différentes. N'hésitez pas à laisser des commentaires afin d'enrichir le débat, toute critique est bonne à prendre !
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