Kings of Suburbia de Tokio Hotel : L’habit ne fait pas le moine.

Kings of Suburbia de Tokio Hotel : L’habit ne fait pas le moine.

A l'instar de Kyo coté France c'est un autre groupe charnière des années 2000 qui refait son (grand?) retour : Les allemands de Tokio Hotel avec Kings of Suburbia qui amorce un changement de style complet (qu'il soi vestimentaire et musicale). Mais derrière ce nouvel enrobage ce nouveau Tokio Hotel est-il au niveau. Klausé répond à la question.

Klausé

Il aura fallu cinq années pour voir le retour du célèbre groupe allemand. Avec la sorti du dernier album en date, Humanoid, les frères Kaulitz et leurs camarades avaient déjà vu poindre un certain signe de faiblesse et leurs ventes s'en ressentir : nous arrivions à la fin d'un cycle. Aujourd'hui la mode à changée : le rock dépressif et pré-pubère ne fait désormais plus autant recette. Le quatuor germanique l'a parfaitement compris et c'est pourquoi il dégaine un nouveau disque radicalement différent d'avant... du moins sur le papier. L'Androgynie dark et marketé laisse la place à un look hypster ultra coloré et le gentil gamin de quatorze ans passe donc le relais au Conan percingué. Musicalement le groupe laisse de coté le simili-rock de ses débuts pour de l'éléctro-pop à la page, plutot malin : Après une disparition presque complète ; leur niche écologique était désormais remplie par One Direction ou autre Bieber ; ils fallait donc revenir en force dans un genre nouveau. En force ? Pas vraiment...

« Time that we have the talk/ Are we on? Are we off?/ On the phone, reality/ Every word is killing me/ You dirty bitch, beautiful/ Treat me like animal/ You changing rooms, I never knew/ Let me get, over you/ Girl got a gun, girl got a gun, gun, gun Girl got a gun, girl got a gun. Bang! Bang! (x2) » Girl Got a Gun – Kings of Suburbia – Tokio Hotel

En vérité, rien de nouveau sous le soleil. Soyons clair, les anciens Tokio Hotel était médiocre, mais la langue Allemande,ses textes fédérateur et l'accoutrement de la fratrie dégageait une certaine fraîcheur et avait su faire leur succés du temps des Skyblog et de la tektonik. Aujourd'hui les nouveaux tentent une certaine forme de transgression, plus sexuée, plus pétillante comme le sous-entend le premier clip Girl Got a Gun : ils tentent de se donner une image originale,underground qui aurait pu dénoter dans le paysage audiovisuel (et même musical). Or, tout est factice : ils ne font que recopier ce qui a été déjà fait des centaines de fois d'un point de vue stylistique ou visuel. De plu, s'ils axent leurs promos autours de leurs libertés de ton, il ne peut pas être dit que l'album dénote ou interpelle. Bien que très généreusement fournis en chansons,Kings of Surbibia patine. Ils se targuent d'une touche artistique qui ne fait pas écho avec la vacuité absolue du contenu musical. Derrière ses nouveaux atours, c'est la même soupe. Autotune insupportable sur la plupart des titres : sur Stormy Wheater c'est particulièrement irritant et assez injustifié sur Run, run, run pourtant en piano voix, quelle revolution ! Même Love Who Loves You Back, parlant pourtant de l'acceptation de soi (et de sa sexualité) est insipide.

« What's underneath the moon and stars/ What's underneath how close we are/ Hiding what we want to share/ Take my hand I'll take you there/ There's a call in the wild/ There's a snake in your bed/ And it's telling you something (it says)/ Yeah I like it like that/ When you're feeling lonely/ Go help yourself/ Do whatever you desire/Go throw your arrows/ Hit her heart If they don't react/Love who loves you back » Love Who Love You Back – Kings of Suburbia – Tokio Hotel


On notera qu'il est par ailleurs dommage que ce qui a fait une part de leur succès et leur marque de fabrique par apport à des groupes comparables ; l'Allemand ; n'ait pas du tout été exploité. Pour tout avouer Je trouve personnellement que Bill Kaulitz chante bien mieux en choucroute qu'en rosbiff (comparez Monsoon et sa version Allemande ; sa voix s'accorde bien mieux avec son style androgyne). Il s'agit probablement là de toucher un large public à l'international ; trop large, sans doute. Visent t-ils les hystériques prépubères d'hier où celles d'aujourd'hui, plus abreuvées de smartphones et de barbes rousses que de rimel et de blogs mal orthographiés ? Un public plus avertis ? C'est mal connaître les auditeurs qui sentiront bien le vide sur le fond autant que sur la forme.

« I wonder how your body tastes/ Inside of someone else's place/ Pull away your eyes/ There's nothing left to heal I'm alone, but/ I know everything you feel/ And you waited on the rain/ Through tears my heart is caged/ And we fall through fate/ But we rise and rise again/ And I run, run, run, run, run (x2)/ I run, run, run, run, run/ I just run, run, run » Run Run Run – Kings of Suburbia – Tokio Hotel

Au delà du problème de la qualité de ce disque, qu'on aura pourtant attendu près de cinq ans et qui n'est pourtant pas aboutis, on peut se demander si ses nouveaux Tokio Hotel revu et corrigé pourrons se faire une place dans un monde déjà occupé par des animaux plus modernes et compétitifs. L'album contentera peut être les fans qui restent et les gérants de magasins de chaussures possédant l'art de meubler l'ambiance avec certains types de musiques pop. A quoi bon revenir sur le devant de la scène avec des morceaux si faible et en supprimant tout ce qui faisait le charme du groupe ? Tokio Hotel est revenu avec un concept, ils auraient du revenir avec de la musique...

4/10

Klausé

Nous ne sommes ni des donneurs de leçon, ni le glaive infaillible du bon goût, il ne s'agit là que d'un avis subjectif. Nous avons tous une vision de la musique différente, avec des gouts et des priorités différentes. N'hésitez pas à laisser des commentaires afin d'enrichir le débat, toute critique est bonne à prendre !