Bangerz de Miley Cyrus : Langue de p*** !

Bangerz de Miley Cyrus : Langue de p*** !

Papiers à musique se devait de parler de Miley Cyrus qui toute langue tirée ne cesse de défrayer la chronique. Assiste t-on au sacre d'une nouvelle Madonna ? Que nenni pour Klausé notre contributeur qui vous le remarquerez très vite ne l'a pas dans sa poche... sa langue !

Klausé

Non, Miley Cyrus et son nouvel album « Bangerz » (admirez la finesse du titre) ne sont pas haïssable. Wreaking ball (son grand succès) est d'ailleurs un très bon exemple de chanson pop. Le clip est bien filmé, bien monté (je parle du clip). La voix est bonne (je parle de la voix), la chanson à du rythme, est collante, agréable, transmet une certaine émotion primaire ; c'est de la bonne soupe comme on en veux lorsque l'on est amateur. Et je ne vais pas me mentir, je l'écoute en boucle depuis deux jours. Mais alors, me diriez vous, où est le problème ? Il faut forcément que cet album soit mauvais quelque part, non ? La faute aux provocation sexuelle, les allusions diverses et variées ? Non plus : c'est un grand classique de bien des stars de la pop, et Madonna l'avait fait bien avant Miley sans que les plus fins d'entre-nous (parait-il) ne parlent de débauche décérébrée, mais bien de provocation transgressive. Alors pourquoi cela ne marche pas ici ? Si c'était Madonne, si ce clip avait été réalisé dans les années 80, personne n'en aurait eu rien à redire ; nous aurions parlé de transgression des codes et des mœurs. Non, le problème ne viens pas des chansons en soi. Le problème viens du contexte entourant l'apparition de ce mastodonte financier : ce n'est qu'une immense tromperie, et bonne part du public a flairé la machine de loin...

« I came in like a wrecking ball,/I never hit so hard in love,/ All I wanted was to break your walls./ All you ever did was break me./ I came in like a wrecking ball,/ Yeah, I just closed my eyes and swung,/ Left me crouching in a blazing fall./ All you ever did was break me/ Yeah, you wreck me. » Wrecking Ball – Bangerz – Miley Cyrus

Il était donné pour évident que ce qui était alors "l'égérie" iconographique de Disney allait muter en l'espace de quelques années en une pseudo rebelle provocatrice (la série South Park elle mémé l'avait prédit) ! Le scénario s'était déjà répété par trois fois avec Britney Spears, Christina Aguillera et Justin Timberlake. Pourtant, il y allait avoir une différence de taille : dans le cas de la pseudo Lea Seydoux musicale, rien n'est sortit hors du contrôle de l'industrie : tout a été construit comme la scène d'un concert grand public. Les projecteurs furent montés pour révéler ses "frasques" au monde entier. Tandis que, par exemple, la legende de Britney Spears sa « mère spirituelles » s'est faite au grès de ses propres errements psychologiques (errance dont on peut compatir car elles ne sont pas simulées).

L'industrie a parfaitement gérée son coup. Elle a su brider (du moins jusqu'à maintenant) avec brio sa pseudo punkette de luxe pour créer autour d'elle et de façon pratiquement instantané un personnage de provocation et de rébellion parfaitement artificiel ; ce qui habituellement s'avère bien difficile. Là où notamment les mutations hormonales du "feu" Canadien gentillet et poupin Justin Bieber ont provoqué scandale après scandale (allant jusqu'à un passage en prison) , Miley est sûre (du moins jusqu'à aujourd'hui) d'être un produit parfaitement contrôlable, sa "mutation" érant programmée de toute pièce : Au revoir Chenipan bonjour Papilusion, bien qu'à la fin ils sortent toujours de la même pokéball vous en conviendrez ! L'industrie sait qu'avec quelques frasques savamment calculées, par des frappes chirurgicales sur la toile on ferra tôt de se scandaliser et donc de diffuser massivement les images de Miley en train de nettoyer les parties intimes de Justin Timberlake avec son popotin (sans se rendre compte donc que leur indignation ne va pas "mettre fin à cette stupidité » mais bien asseoir la légitimité et surtout la célébrité de la Nikita plastique).

« To my homegirls here with the big butts/ Shaking it like we at a strip club/ Remember only God can judge us/ Forget the haters cause somebody loves ya/ And everyone in line in the bathroom/ Trying to get a line in the bathroom/ We all so turned up here/ Getting turned up yea yea/» We Can't Stop – Bangerz – Miley Cyrus

Une vraie rebelle ? Ah bon ? Une sorte d'ersatz de Pink hyper-esthétisée à grand coup de photoshop qui n'a même pas l'ombre d'un piercing dans le nez ? Ce n'est que du "rebelle" comme la Madame Michu outre Atlantique veut en voir ! On en viens même après un tel (sous-)spectacle à vouloir faire l'éloge des Insane Clown Posse…

Miley Cyrus n'est pas un symbole de transgression, ce n'est pas "un progrès qui va nous conduire vers l'émancipation des gentilles valeurs chrétiennes conservatrices". Tous ses tirages de langues entre des doigt en V, ses "twerks" et autres provocations sont bien peu de choses (l'histoire de la chanson Américaine est jalonnée de véritables transgressions bien plus choquantes). On se demande légitimement comment une telle chose a pu être distribuée aux masses...

L’Amérique est un pays profondément schizophrène où l'on vous sert du Kardashian comme on vous gave de Duck Dinasty. Oui, c'est un pays théiste, où dire que l'on est Athée reviens à faire son coming-out en Russie, et où clamer que la terre n'a que 6000 ans et qu'humains et dinosaures ont coexisté est perçu comme légitime dans certains états. Mais ce n'est pas la dystopie de "A handmaid tale" mais bien le pays du libre marché, de la manipulation absolue des passions à des fins financières et où l'art s'est exprimé de milles manières les plus provocantes et les plus transgressives les une que les autres ; un pays où l'obésité, l'alcoolisme, la toxicomanie, l'industrie de la pornographie où des jeux d'argents atteint des pics par exemple. Nous avons des Megachurch comme nous avons Las Vegas : Par cela l'Amérique est perçu par ses habitants comme l'espace absolu de liberté ; et une liberté qui leur a été donnée par Dieu, précisément. Avec cette idée en tète, il est donc possible de concevoir Miley Cyrus comme suggérant la débauche sexuelle et incarnant le mal et en même temps l'accepter avec joie comme une conséquence logique du fait qu'ils habitent dans un espace de liberté absolu approuvé par Dieu. Peut être que si le Christ revenait sur la terre des 50 états, il devrait exécuter 2 ou 3 twerks avant de se faire accepter comme tel par la population : car seulement ainsi il montrera qu'il est bien le fils d'un Dieu aillant pondu la nation la plus libre du monde !

« Baby, baby, are you listening?/ Wondering where you've been all my life/ I just started living/ Oh, baby, are you listening?/ When you say you love me/ Know I love you more/ And when you say you need me/ Know I need you more/ Boy, I adore you, I adore you » Adore you – Miley Cyrus – Bangerz

Vous l'avez remarquer, dans « l'affaire Miley Cyrus » on ne fait que peu de place à la musique : Bangerz est écoutable, très produit, très maîtrisé, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut l'encourager. Aimez cet album (et surtout Wreaking ball) comme vous aimer mordre dans un bon Cheesburger de chez McDo relâchant des fontaines de cholestérol et d'hypertension, tout en aillant conscience qu'il n'est bon seulement parce que Ronald le clown maléfique a planifié de le gonfler de « Emachin-choses » trompant votre cerveau reptilien; car finalement, si vous mangez le cheesburger, c'est parce qu'il a été très bien pensé et savamment calculé pour que vous puissiez l’apprécier. Mais ce n'est pas de la bonne cuisine pour autant : c'est de la sagesse industrielle ! Ne tombez pas dans le piège stupide tendu par les majors qui vous font prendre des vessies pour des lanternes… Et détestez cet album comme le pur produit d'une industrie de l'entertaining qui ne survie que par l'inconsciente ânerie de masses qui souvent, croient se relayer contre celle ci alors que la masse stupide c'est bien-eux !

Klausé

4/10


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