lundi 11 août 2014

Hotel Impala de Baloji : Du Congo à la Belgique...

Hotel Impala de Baloji : Du Congo à la Belgique...
Aujourd'hui, Renoir nous fait remonter en 2008 pour évoquer un album rap (mais pas que) qui l'aura fortement marqué Hotel Impala, un premier disque pour son auteur Baloji qui laissait déjà présagé de très belles choses.





Renoir

Baloji est un auteur compositeur interprète classé comme rappeur. Seulement voilà ce n'est pas qu'un rappeur. Il est inclassable et brasse différente influence et c'est pour cela qu'il est unique. J'avais tenté à plusieurs reprises d'écouter du Rap mais j'avoue que souvent le fond et la forme me déplaisaient particulièrement. La Musique et les paroles étaient parfois très pauvres et, surtout, je n'appréciait pas le côté pseudo-révolutionnaire du genre « je crache volontiers sur le système mais d'un autre côté, j'en profite un maximum » . Chez Baloji, c'est autre chose. Une posture, pas une imposture.

" j'ai beau fermer les yeux, j'ai encore ses visions de corps/De corps avachis sur le sol de la route de la perdition/Et j'ai beau hurler comme après ma circoncision je suis entouré de fantômes ou est-ce la mort qui fait apparition?" Tout ceci ne nous rendra pas le Congo – Hotel Impala – Baloji  

Voici donc Hotel Impala, premier album de Baloji sorti en 2008 (il en sortira deux autres après). Musicalement, l'artiste a absorbé puis digéré différents styles. Le Rap bien sur pour l'élocution du texte mais aussi la Soul, le Hip-hop, le Slam, le Funk, L'Afro-beat, jusqu'au Jazz, ce qui donne une orchestration d'une grande richesse. Quant aux paroles, certes elles parlent de la prison, de la violence, de l'exil, de l'identité mais avec style et élégance : l'approche est différente. C'est donc d'autant plus percutant!

« Mes rimes sont des polaroïds, des instantanés / De souvenirs trop saturés, mon cœur est surexposé / Je ne vois que le néant même en contre-plongée / J’ai mal visé mal cadré, trop de clichés, trop de déchets / Tout reste flou malgré les mises aux points / Devant l’objectif, que des regards en coin / Il est temps de se réconcilier avec son passé / Retrouver ce que la folie nous a dévalisé (Hotel Impala) / Pris pour cible dans les émeutes / Comme tous les lieux de privilèges, mais comment rester neutre? / En temps de guerre civile, tout se précipite / Une victoire pour le peuple est pour mon père une faillite / Il compare les épreuves de la vie à des jeux de fortune / Et sa condition le répugne / Le passé est un débarras où tout vole en éclats / Je viens reconstruire ces liens brisés par les aléas/ Hotel Impala La vie et ses aléas Hotel Impala ! » Hotel Impala – Hotel Impala - Baloji

Dans cet album, les différentes plages ne sont pas vraiment séparées les unes des autres en tant que telles. Tout l'album raconte la vie de Baloji depuis son départ du Congo (ex colonie Franco-Belges pour faire court) jusqu'à la Belgique (c'est un album concept non loin du Lipopette Bar d'Oxmo Puccino). Il y parle de sa difficulté d'adaptation et de la délinquance notamment dans la chanson « Le reste du monde » . Parmi les autres titres forts du disque on compte « Tout ceci ne nous rendra pas le Congo » (chanson fleuve de plus de six minutes) et Ostende Transit avec cette magnifique phrase : "Mais on dit que la vie ne promet que la mort Elle m'a promis la musique et un putain de transport".

"Pour ne plus jeter ma colère comme un projectile éviter la délinquance puérile Mais faire sentir à un gamin qu'il est différent C'est l'obliger à ce voir différemment mais les psychologues se trompent Si tu manques d'assurance, on te prend pour Forrest Gump Génération Club Dorothée Reste sur le bas côté pour se faire dorloter Assister mais tout peut se gâter, car forcés A réussir là où les ainés ont raté" Le reste du monde – Hotel Impala – Baloji

Je ne vais pas raconter toute son histoire car cela serai gâcher ce formidable disque; Ecoutez-le car il raconte l'hier, l'aujourd'hui et malheureusement le demain. Car "le futur se conjugue comme l'imparfait"... Voilà camarades blogueurs la messe est dites. Et maintenant qu'est-ce qu'on fait ?

PS: dans son écriture les majuscules viennent rarement après un point.

8/10

Renoir


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