Instinctive et sophistiquée FKA twigs est la nouvelle artiste qui dénote dans l'industrie musicale. Après son second E.P elle nous revient avec son tout premier album LP1 que Chamau a prit beaucoup de plaisir à écouter.
L'été
n'est pas une période riche en actualité musicale. Entre
les rébarbatifs tubes de l'été et les artistes en loose profitant
de l'accalmie pour sortir leurs albums en douce, il n'y a pas grand chose
à se mettre sous la dent. Pourtant
entre un disque-barbecue et une compilation dance il arrive
parfois que l'on tombe sur un drole d'ovni, un album qui
sort de l'ordinaire. Cet
album c'est celui de FKA twigs, une auteure-compositrice
anglaise qui s'est illustré récemment sur la scène
underground. LP1
est donc son premier album, un dix titres notamment produit
par Arca, Clams Casino et même Paul Epworth (qui
avait travaillé sur le dernier Adèle ou sur
le Ghost Story de Coldplay) : des
collaborateurs très pointus pour un disque qui ne l'est pas moins.« I know it hurts/ You know/ I’d quench that thirst (I can treat you better than her)/ You say you're lonely I say you'll think about it/ Cause you're the only/ One who resonates that chaste, mouth open like (ah)/Higher than a motherfucker, dreaming of you as my lover/ Flying like a streamer thinking of new ways to do each other/ Pull out of the incisor give me two weeks, you won’t recognize her/Mouth open you're high » Two Weeks – LP1 – FKA twigs
En effet LP1 est un objet très savant, parfois difficile d'approche. Il faudra d'ailleurs plusieurs écoutes pour comprendre la véritable dimension du disque. Tout en réverbération et en sonorité minimaliste le disque puise sa musique dans différente influence que cela soi dans l'électro, la pop ou la R'n'b (des années 90') : un patchwork sonore qui n'est pas sans identité, car accompagné par la voix éthérée de la chanteuse, lascive et perçante. Avec sa production remarquable et très riche dans les basses (si bien qu'il faille l'écouté au casque pour en percevoir toutes les subtilités) l'album nous plonge dans une ambiance étrange et venimeuse que FKA twigs incarne avec force. Son chant lent et profond se révèle quasi-religieux notamment sur Préface (première chanson du disque) ou les mots de la chanteuse résonnent comme une prière. Sensitif et atmosphérique, le disque transporte.
« I'm a sweet/ Little lovely gun/ Finding time/ To make my words better (I)/ Lately I/ Not so present now/ Not in love For your constant fun/ I've got time, but you're tired of waiting You only want me in other spaces/ Come fill your gaps with people/ I know no one/ So lonely trying to be yours/ When you're looking for so much more » Pendulum – LP1 – FKA twigs
Au delà de la forme expérimentale du disque (qui peut parfois être un frein au plaisir) LP1 se dote aussi de morceau très réussi qui démontre tout le talent de l'artiste comme sur Video Girl (dont le titre fait référence a son passé de danseuse notamment sur les clips de Kylie Minogue ou Ed Sheeran). Si le très hypnotique Pendulum et le terrible Lights On (et ces arrangements métissés) en sont de parfaite illustrations rien ne peut égaler Two Weeks envoûtant, langoureux à la fois rétro et contemporain : sans aucun doute l'une des plus belles chansons de 2014.
« I shy away in my mind In hopes in that/ I could share this place with you/ You’ll be the first one to find/ The shadows that make the girl you undo/ Cause the man that you are is defined/ By the way that you act in the light/ Break or seize me/ If the flame gets blown out in the shine/ I will know that you can not be mine/ Live or leave me/When I trust you we can do it with the lights on (x2)/ When I trust you we’ll make love until the morning/ Let me tell you all my secrets in a whisper ‘til the day’s done » Lights On – LP1 – FKA twigs
En résumé de l'émotion et de très belles idées qui si elles ne conduisent pas toujours à des morceaux tout à fait aboutis cherchent à faire avancer la musique. Etonnante comme une Bjork et détonante comme une diva R'N'B FKA Twigs est finalement l'une des portes-étandars d'une tendance musicale qui tend à concilier l’expérimentale, le rétro et une musique plus marketé (en témoigne le clip de Two Weeks qui installe le personnage de la chanteuse). Un disque qu'on n'attendait pas, mais qui révèle une vraie artiste. Il nous tarde de découvrir la suite...
7/10
Chamau
Nous ne sommes ni des donneurs de leçon, ni le glaive infaillible du bon goût, il ne s'agit là que d'un avis subjectif. Nous avons tous une vision de la musique différente, avec des gouts et des priorités différentes. N'hésitez pas à laisser des commentaires afin d'enrichir le débat, toute critique est bonne à prendre !
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